Le Voguing n’est autre que la Danse appartenant à une culture nommée : la ballroom scene.
La Ballroom scene est née à Harlem, à New York dans les années 60, avec Crystal Labeija, transgenre noire, qui suite au racisme, à la stigmatisation, et à la discrimination au sein de concours de beauté lgbt, décide de monter ses propres concours de beauté :
Ils seront consacrés à la communauté lgbt afro et latino.
Les personnes appartenant à la culture de la ballroom scene ont souvent été rejeté
par leurs familles à cause de leur orientation sexuelle et/ou leur expression du genre,
et trouvent finalement un refuge auprès de cette micro-société, qui s'organise en plusieurs houses,
telle des maisons de substitution, qui vont les accueillir en toute sécurité, les soutenir et les accompagner dans leur cheminement, aussi bien personnellement que professionnellement.
Des houses baptisées Ninja, Balenciaga, Xtravaganza, Revlon, Mugler, des noms pour la plupart inspirés de la haute couture et des marques de luxe.
Willi Ninja :
Autodidacte, pionnier et considéré comme le parrain du voguing, il a crée sa House, la House of Ninja
(influencé par la culture asiatique et les arts martiaux) alors qu'il n'avait lui même jamais intégré de maison, et apporta un nouveau style de danse et une philosophie qui raisonnent encore très fort aujourd'hui.
Chaque house, famille de choix le plus souvent, a sa mère, son père, et ses enfants, (dit mother, father et kids) et ainsi ils se donnent de la force et s'entraident au quotidien, que se soit pour se confier, se nourrir, se loger, faire des études ou encore trouver un travail.
Et puis il y a le ball, qui se dit des événements où se déroulent les fameuses compétitions, qui ont évolué avec le temps et surtout avec les personnes qui y ont participé.
Le ball est devenu au fur et à mesure tel des battles de Danse, qui à la différence des battles hip-hop, font performer les danseurs en même temps : à qui brillera le plus, pourra-t-on dire !!!
Les cérémonies ont tout un tas de règles très spécifiques : une hiérarchie, un jury, un maitre de cérémonie, dit mc, qui va en commentant, en chantant, booster, encourager et pousser les performers à se laisser aller afin de sortir le meilleur d'eux-mêmes sur la piste ; des thèmes, des trophées à remporter
pour les gagnants de chaque catégorie, un style musical...
Candy world ball par Kiddy Smile Photo tirée du documentaire Paris is burning Candy world ball par Kiddy Smile Crédit photo : Alexandre Faraci Jennie Livingston Crédit photo : Alexandre Faraci
Et bien sûr, il y a la Danse, entre performance et expression, loin de l'oppression,
les corps se délivrent et s'exaltent.
Dans un premier temps, ajouté à la marche tel un défilé de mode, il y a eu le posing,
qui s'inspire directement du magazine Vogue, de la haute couture et des poses des mannequins,
d’où l'appellation voguing.
1965 1970 1954
Puis va arriver avec la période du disco funk, une évolution de la façon de se mouvoir,
ce sera le old way,un style linéaire et militaire.
Dans les années 80 c'est la naissance du New way, plus fluide, plus athlétique avec l'ajout de contorsions et influencé notamment par les arts martiaux, et une musique plus house electro.
Et le plus récent, apparu au milieu des années 90, le Vog Fem, paroxysme de la féminité, peut-être le plus libre et le plus acrobatique des styles .
Les performers s'affrontent en représentant leur équipe, leur house, via un grand nombre de catégories, comme par exemple celle appelée Realness, qui consiste à paraitre le plus vrai possible
en tant que stéréotype femmes ou hommes (dans le genre, la façon de vivre et d'être)
avec la notion de ne pas se faire identifier/reconnaitre comme appartenant
à la communauté lgbt aux yeux du plus grand nombre.
Et il y a aussi les déclinaisons avec les catégories de genre :
Butch Queen, qui rassemble les hommes biologiques.
Fem Queen, qui représente les transexuels, donc des hommes biologiques
qui ont suivi le processus pour devenir des femmes.
Ciswomen : qui correspond aux femmes biologiques.
La culture de la ballroom scene est donc pour la communauté lgbtqia+ un espace de liberté, d'expression et d’émancipation, une invitation à s'assumer et à briller sans crainte ;
Mais c'est aussi un mouvement, un combat pour le droit d'exister, d'être pleinement soi-même, dans le respect et la bienveillance de tous, et ce peu importe sa couleur de peau,
son genre ou son orientation sexuelle.
Plusieurs documentaires/séries/films sont dédiés à ce sujet dont :
Paris is burning de Jennie Livingston, Pose, série de Ryan Murphy, Brad Falchuk et Steven Canals,
Paris is Voguing de Gabrielle Culand, Fabulous d'Audrey Jean-baptiste, Strike a pose de Ester Gould
et Reijer Zwann, My house de Viceland .
Céline Taranto, artiste et entrepreneuse, a créé la Méthode Taranto après une carrière en danse enrichie par une exploration approfondie du corps et des pratiques somatiques. À travers son studio, le Studio Méthode Taranto & Co, elle offre des cours de Barre au sol uniques, fruit de son apprentissage continu. Céline combine sa passion pour la culture et le mouvement avec des initiatives telles que son podcast et les Escapades Bien-Être.
Site internet : methode-taranto.com
Instagram @celinetaranto_
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